Afin de contribuer aux réflexions engagées en 2023 au sein du Comité National Trait de Côte (CNTC), le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement, établissement public relevant du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires) a étudié les enjeux qui pourraient être menacés à l’avenir par le recul du trait de côte sur les littoraux de métropole et d’outre-mer à horizon de 5 ans puis à horizon 2050 et 2100.
Le scénario pour 2100 présente une perspective basée sur des hypothèses très défavorables : disparition complète des structures de défense côtière et inondation progressive de toutes les zones topographiquement basses du littoral. Le scénario 2100 illustre ainsi les possibles conséquences de l’inaction face aux effets du changement climatique. Dans ce scénario, le nombre très élevé d’enjeux identifiés invite à une réflexion globale à l’échelle de grands territoires.
Au niveau du littoral des Pyrénées-Atlantiques, l'estimation des biens potentiellement menacés est la suivante :
- logements : 52 (dont 16 résidences principales) en 2050 et 13.133 (dont 9.187 résidences principales) en 2100 !
- locaux d'activité économique : 10 en 20250, 3.029 en 2100 !
- campings : 1 en 2050, 6 en 2100.
On mesure l'accélération phénoménale des enjeux.
A lire en parallèle, un rapport de l'IGEDD (Inspection Générale de l'Environnement et du Développement Durable) publié en Novembre 2023 sur le Financement des conséquences du recul du trait de côte, ou Comment accompagner la transition des zones littorales menacées, pointe les constats et orientations suivants :
- importance des ouvrages de protection (digues, perrés, ...) mais vulnérabilité mortelle à horizon 2100 du fait de l'érosion et de l'élévation du niveau de la mer
- pas de dispositifs d'indemnisation du risque "recul du trait de côte", jugé déresponsabilisant (à l'opposé de l'approche pour les risques naturels majeurs avec le Fonds Barnier)
- instauration d'un dispositif de solidarité nationale qui ne s'appliquerait pas aux résidences achetées en toute connaissance de cause du risque et ciblé vers les seules résidences principales par un accompagnement au rachat du bien par la commune (plafond 300 k€)
- amélioration de la connaissance du risque par le marché immobilier (information quantifiée obligatoire) et incitation vers les communes / EPCI pour durcir les zonages PLU.
Les rapports :
CEREMA_5_ANS_240228
CEREMA_2050_2100_240228
IGEDD_231101
D'autre part, le Comité National du Trait de Côte (CNTC) s'est réuni le 29 février sous la présidence de Christophe BECHU (Minsitre) et de Sophie PANONACLE (Présidente). Ci-après quelques notes post-séance :
CNTC_ECHANGES_240229